Autre chose, autre rythme, autre lieu, autre tout.
J’ai 29 ans (plus un et demi), et pourtant j’ai comme l’impression que out est figé, acquis, immobile autour de moi. Comme une mamie qui se serait suffi de sa petite vie routinière.
Ainsi donc, ma vie me soule. Je me lève, vais au boulot, fait les courses, m’occupe du confort de Lui, fait le ménage, à manger, puis me couche. Le lendemain rebelote. Je bosse et pourtant ne profite réellement des fruits de mon travail. J’avoue que c qui me pèse le plus est que je ne m’occupe plus de moi. C’est égoïste mais je trouve que c’est encore pire que quand on ne s’occupe des autres. On doit s’aimer soi-même avant de se faire aimer des autres mais il ne serait pas correct que je m’occupe de moi avant de m’occuper des autres, de Lui ?
 
Comment en suis-je arriver à cette situation ?
C’est totalement de ma faute. Dès le début de notre vie de couple, j’ai pris en main beaucoup de nos activités courantes. Puisque Lui travaillait de nuit, ça me paraissait logique. Les mois, les années sont passés, Lui retravaille de jour et sans m’en rendre compte, c’est sur moi que repose toute chose, toute tâche.
Cette réflexion m’est venue en tête hier soir : Une amie m’invitait à aller prendre un verre en ville et moi, j’ai refusé parce qu’aujourd’hui, je dois passer à la banque pour Lui, faire des course parce que Lui n’a plus de gâteaux et conneries à grignoter, faire le ménage à fond et préparer la chambre d’amis car le pote de Lui vient à l’appart ce soir.

Et pour moi, je fais quoi, aujourd’hui ?
Dernier jour de mon long repos. Bien que malade, je n’ai rien fait pour juste me faire plaisir, me faire du bien.
Depuis bien des mois, je ne dépense plus d’argent pour des fringues des soins, des trucs totalement inutiles mais qui réchauffent le cœur. J’ai repris un abonnement annuel à la piscine et pourtant je n’y vais que très, trop peu, je ne passe plus de temps à trainer des terrasse en terrasse avec les copine histoire de prendre un verre en même que le soleil. Plus quotidiennement, il est loin le temps où je passais trois plombes dans la salle de bain enchainant masque, soin, gommage, je ne me vautre plus dans le canap’ avec un thé et de la bonne musique le temps de lire le dernier Biba, ou autre bouquin.
Et le pire, c’est que je ne prends même plus plaisir dans les tâches quotidiennes : je n’aime plus faire la cuisine (tous les jours des pâtes au gras avec un bout de bidoche, ça lasse), les courses se font en deux temps trois mouvements et bien sûr enchainant toujours les même rayons, pour choisir les mêmes produits, au même rythme …). Je n’apprécie plus de terminer le taf à 21h, enchainer avec une soirée pleine de potes tous bourrés. Je n’aime plus refaire l’aménagement de l’appart histoire de faire le ménage à fond.

Ce que je voudrais moi, c’est aller au ciné, prendre le temps de sortir du bureau, de flâner sur la route du retour, m’arrêter dans une petite boutique sympa, aller à la piscine juste parce qu’il fait trop chaud, partager avec Lui les obligations de chaque jour, me demander ce que je vais cuisiner parce qu’il y a un grand choix dans le placard, passer deux heure de pur bonheur dans la salle de bain avant de se demander comment et où passer la soirée avant d’aller se coucher remplie d’une bonne fatigue. Je veux à l’improviste partir en week-end à quelques kilomètres de l’appart mais là où le temps s’écoule plus lentement, …

P… de M…, je n’ai que 29 ans (plus un et demi), je n’ai pas d’enfant. Je devrais encore pouvoir faire tout cela. Ce n’est pas non plus la lune que je demande !
Cette prise de conscience sur la monotonie de ma vie est une grande chose, maintenant le plus dur va être de faire avaler la pilule à Lui. Comment lui dire « Chéri, à partir de maintenant, ta vie sera moins tranquille parce que la mienne va l’être plus ».
Oh, pis, merde, je ne vais pas lui dire, il va s’en rendre compte de lui-même. C’est égoïste mais j’en ai besoin pour mon équilibre mental, sinon, je vais devenir chèvre …

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